 Né à Constantinople le 30 octobre 1762, d’un père français et d’une mère grecque, André-Marie de Chénier, qui fut amené tout jeune en France et y fit de brillantes études, s’engagea à vingt ans dans un régiment qui tenait garnison à Strasbourg. Il connut dans cette ville un de nos philologues français les plus célèbres, Brunck (1729-1803), qui fréquenta  à Paris Madame de Chénier, et qui venait de publier sa remarquable édition du recueil connu sous le nom d’Anthologie grecque, oeuvre dans laquelle il sut magnifiquement apporter sa touche personnelle au texte original.
Né à Constantinople le 30 octobre 1762, d’un père français et d’une mère grecque, André-Marie de Chénier, qui fut amené tout jeune en France et y fit de brillantes études, s’engagea à vingt ans dans un régiment qui tenait garnison à Strasbourg. Il connut dans cette ville un de nos philologues français les plus célèbres, Brunck (1729-1803), qui fréquenta  à Paris Madame de Chénier, et qui venait de publier sa remarquable édition du recueil connu sous le nom d’Anthologie grecque, oeuvre dans laquelle il sut magnifiquement apporter sa touche personnelle au texte original. 
La lecture et l’étude des petites pièces qui composent ce recueil et qui comptent parmi ce que le génie grec a produit, non de plus simple et de plus majestueux, mais de plus fin et de plus délicat, exerça sur l’esprit du jeune homme la plus grande influence. Cependant, même s’il eut pour Lebrun-Pindare, jusqu’à l’époque de la Révolution, la même admiration que tous ses contemporains, il comprit sans doute dès lors quelle distance séparait les inventions originales des Grecs, leur art si régulier et pourtant si libre et si naturel, leur mythologie si variée et si vivante, de la poésie artificielle de tant de leurs modernes imitateurs. Du même coup il aima la Grèce et la nature. Du même coup aussi il sentit tout le prix d’une forme parfaite et d’un sentiment sincère.
Fêté par une société d’élite, mûri par d’intéressants voyages, André Chénier avait déjà révélé son génie dans des pièces et des fragments nombreux quand la Révolution éclata, sans avoir rien publié, puisque la première édition de ses œuvres poétiques ne parut qu’en 1819. Hélas pour lui, la Révolution ne pardonnait rien à cette époque, et après avoir consacré son vigoureux talent de polémiste à défendre dans plusieurs journaux les idées libérales et modérées, il fut arrêté au mois de mars 1794, condamné à mort et exécuté le 25 juillet (7 thermidor an II). Dans les derniers temps de sa vie, prisonnier à Saint-Lazare, il a écrit quelques uns des vers les plus énergiques que la passion politique ait inspirés à un poète français.
Ses autres œuvres comprennent des pièces antiques, qu’on peut regarder comme des études où son génie s’essayait, et dont quelques unes cependant méritent de passer pour des poèmes d’une perfection achevée. Mais elles ne sont pas les seules, car il en est de même pour des fragments de poèmes didactiques, épiques, dramatiques même, mais aussi des hymnes et des odes, sans oublier des pièces d’un caractère plus intime ou encore des élégies et des épîtres. Enfin il y faut ajouter, avec des notes ou fragments en prose dont la plupart sont encore inédits, un ouvrage plus satirique que didactique, la Perfection des arts (publié en 1900).
Fils du dix-huitième siècle et, comme les plus distingués de ses contemporains, brûlant de la passion de la science et de la liberté, André Chénier, par ce qu’il y a d’antique dans son art et dans son inspiration, fait en même temps songer à ces enthousiastes disciples des Grecs, à ces poètes savants du seizième siècle, comme Ronsard, du Bellay et Baïf. Mais sa poésie si colorée est en même temps si sincère, sa versification pittoresque, expressive, est si originale et souvent si heureuse, que les poètes du dix-neuvième siècle n’ont pas eu tort de le regarder comme un véritable précurseur. Dommage qu’un tel talent ait été décapité par la Révolution, car la littérature et la poésie auraient encore été davantage irriguées de son génie.
Michel Escatafal
 Enfant naturel né le 22 juin 1738 à Aigueperse, chef lieu de canton du département du Puy-de-Dôme, mort aveugle à Paris le 2 mai 1813, Jacques Delille publia en 1769 une traduction des Georgiques de Virgile qui le fit, du premier coup, considérer comme un poète du plus grand talent. Elu à l’Académie française en 1774, le poème des Jardins (1782) ajouta encore à sa réputation. Ensuite il s’exila après le 9 thermidor et composa en Suisse l’Homme des champs (1800), la Pitié (1803) en Allemagne. Rentré en France en 1802, il composa l’Imagination (1806), Les Trois Règnes de la nature (1809) et La Conversation (1812), se plaçant tout à fait à la tête de cette école de poètes descriptifs, qui fut si florissante dans la dernière partie du dix-huitième siècle et les premières années du dix-neuvième.
Enfant naturel né le 22 juin 1738 à Aigueperse, chef lieu de canton du département du Puy-de-Dôme, mort aveugle à Paris le 2 mai 1813, Jacques Delille publia en 1769 une traduction des Georgiques de Virgile qui le fit, du premier coup, considérer comme un poète du plus grand talent. Elu à l’Académie française en 1774, le poème des Jardins (1782) ajouta encore à sa réputation. Ensuite il s’exila après le 9 thermidor et composa en Suisse l’Homme des champs (1800), la Pitié (1803) en Allemagne. Rentré en France en 1802, il composa l’Imagination (1806), Les Trois Règnes de la nature (1809) et La Conversation (1812), se plaçant tout à fait à la tête de cette école de poètes descriptifs, qui fut si florissante dans la dernière partie du dix-huitième siècle et les premières années du dix-neuvième. Jean- François Ducis est né à Versailles, le 14 août 1733 et mort le 31 mars 1816. Secrétaire chez le maréchal de Belle-Isle, il devint ensuite secrétaire du Comte de Provence, frère de Louis XVI et futur Louis XVIII, ce qui lui valut d’être choisi pour
Jean- François Ducis est né à Versailles, le 14 août 1733 et mort le 31 mars 1816. Secrétaire chez le maréchal de Belle-Isle, il devint ensuite secrétaire du Comte de Provence, frère de Louis XVI et futur Louis XVIII, ce qui lui valut d’être choisi pour  Né le 6 avril 1741, Nicolas de Chamfort était un enfant trouvé, sans doute le fils d’un chanoine et peut-être adopté par un épicier,
Né le 6 avril 1741, Nicolas de Chamfort était un enfant trouvé, sans doute le fils d’un chanoine et peut-être adopté par un épicier, 