Nous savons peu de chose de la vie de Pierre Larivey, sinon qu’il est né à Troyes autour des années 1540, sans doute en 1541, et qu’il est mort pour certains vers 1612, et pour d’autres en 1619. Ce dont on est sûr en revanche est qu’il fut chanoine de Saint-Etienne de Troyes, mais aussi astrologue. D’origine italienne, son nom n’étant que la traduction du surnom de giunto (arrivée), les neuf comédies qu’il a laissées sont toutes imitées de l’italien, ou par quelque emprunt direct du latin. Parmi ces neuf comédies, six dont les Esprits ont été publiées en 1579, les trois autres en 1611.
Cette comédie des Esprits est la plus vive et la plus intéressante des comédies françaises du seizième siècle. Elle est presque traduite d’une comédie de Laurent (Lorenzino) de Médicis. Ce Laurent est celui qu'Alfred de Musset a mis en scène sous le nom de Lorenzaccio, et qui assasina par haine de la tyrannie, son parent Alexandre de Médicis. Il périt lui-même assassiné en 1548. Dans les Esprits, nous trouvons des scènes imitées de l’Aululaire de Plaute et des Adelphes de Térence, dont Molière reprendra plus tard le dessin dans l’Avare et l’Ecole des Maris. Nous avons encore de Larivey la traduction d’un recueil de nouvelles du conteur italien Straparola, né en 1480 et mort à Venise dans le second tiers du seizième siècle, vers 1558.
Michel Escatafal