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Clément Marot, l'éternel poursuivi

clément marot.jpgClément Marot est né à Cahors en 1497 et à la mort de son père, le poète Jean Marot,  il hérita de la charge de valet de chambre de François 1er. Il combattit à Pavie en 1525 où il fut fait prisonnier. Rentré en France il connut l’infortune d’être suspect d’hérésie, ce qui lui valut d’être emprisonné à deux reprises en 1526 et 1527. Poursuivi de nouveau en 1535, il dut se réfugier à la cour de Marguerite de Navarre, au service de laquelle il avait été attaché, puis s’enfuit un peu plus tard en Italie (Ferrare puis Venise), avant de rentrer de nouveau en France en en 1536.

Hélas pour lui, en 1543, la Sorbonne condamna une traduction en vers de cinquante Psaumes de David qu’il venait tout juste de publier, mais que les Réformés avaient adoptée  pour leurs offices. Cette traduction se caractérisait à la fois par son exactitude, et  par la variété et la nouveauté des rythmes. Il partit donc pour Genève, ce qui ne l’empêcha pas d’être inquiété de nouveau…par les protestants, ce qui le contraint à s’exiler une fois encore en Italie où il mourut en 1544.

Editeur du Roman de la Rose et des œuvres de Villon, Clément Marot se rattache entièrement à l’âge qui vient de s’écouler. On ne trouve pas chez lui une grande richesse de vocabulaire, ni cet éclat des images que Ronsard et ses amis allaient ramener dans la poésie, mais il s’inscrira dans la culture délicate des écrivains du groupe de Marguerite. Ses meilleures poésies sont marquées par une grâce aisée et naturelle que l’on retrouve dans ses épîtres, élégies, ballades et  épigrammes.

Parmi celles-ci il en est une que je veux citer sur la reine de Navarre :

Entre autres dons de graces immortelles,

Ma Dame escript si hault et doucement,

Que je m’estonne en voyant choses telles

Qu’on n’en reçoit plus d’esbahissement.

Puis quand je l’oy parler si sagement,

Et que je voy sa plume travailler,

Je tourne bride(1) et m’esbahy comment

On est si sot de s’en esmerveiller.

(1) Je tourne bride signifie je change de sentiment.

Michel Escatafal

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