Pierre de Bourdeille, qui prit le nom de Brantôme, d’une abbaye dont il avait le bénéfice, quoique laïque, est né vers 1540 en Périgord et mort en 1614. Soldat, il guerroya contre les huguenots, les Turcs et les Maures, mais aussi courtisan, il se retira dans ses terres après la mort de Charles IX (1574) et s’y occupa de consigner par écrit tout ce qu’il avait su ou appris de curieux sur les plus célèbres personnages de son temps.
De là est née son œuvre : des Grands capitaines françois où il évoque notamment M. le connestable messire Anne de Montmorency (1492-1567) ou encore le grand roy Henry II (1519-1559), des Grands capitaines étrangers, des Dames par exemple Marie-Stuart (1542-1587) quittant la France (discours III sur la reyne d’Escosse, jadis reyne de nostre France), recueils précieux par le grand nombre d’anecdotes qu’ils contiennent et les renseignements que nous y pouvons puiser, pour reconstituer l’histoire de la vie élégante au XVIè siècle. Il faudra toutefois attendre le XVIIIè siècle pour que ses écrits franchissent le mur de l’histoire de notre littérature.
Brantôme raconte avec une certaine vivacité, et c’est son principal mérite, certains diront même le seul. En effet, il n’a vu des évènements qui s’agitaient autour de lui que la surface, et l’on chercherait vainement chez lui l’expression d’une pensée quelque peu originale ou profonde. Pour les critiques les plus sévères il fut surtout un bavard impénitent.
Michel Escatafal