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La Renaissance

marguerite d'angoulême.jpgA cette époque la langue française va de plus en plus s’affranchir de la construction latine,  et notre langue est en train de se constituer définitivement. Les conteurs du 16è siècle sont de plus en plus différents de ceux qui les ont précédés.  Parmi ceux-ci le premier nom qui vient à l’esprit est évidemment celui de Rabelais (mort en 1553) qui fait paraître à la fin de 1532 le premier livre de Pantagruel et avant 1535 Gargantua. Ces deux livres sont remarquables à la fois par l’abondance du vocabulaire, mais aussi par les idées philosophiques qu’ils contiennent. Quelques auteurs de talent marqueront aussi cette époque dans un style un peu différent, comme Marguerite d’Angoulême (1492-1549), reine de Navarre et sœur du roi François 1er, ou encore Bonaventure des Periers (mort en 1544).

Mais à cette époque le livre qui va marquer une des dates les plus importantes de l’histoire de la prose française est l’Institution  chrétienne (1541) de Calvin (1509-1564), à coup sûr le livre traitant de théologie ayant eu le plus d’influence au 16è siècle.  Théodore de Bèze (1519-1605) et Duplessis-Mornay (1549-1623) méritent aussi la citation, mais évidemment un cran en dessous.  Par ailleurs  il ne faut surtout pas négliger les ouvrages de politique publiés par des auteurs comme de Bodin (1530-1596) qui écrivit la République en 1578 et surtout La Boétie (1530-1567) auteur du Discours de la servitude volontaire, sans oublier le chancelier Michel de l’Hospital (1505-1573).

Nous n’insisterons pas, à la même époque, sur le rôle de Montaigne qui a su s’approprier et revêtir d’une forme personnelle les idées qu’il avait empruntées aux auteurs de l’antiquité. Dans le même temps Girard du Haillan (1535-1610) écrira une Histoire de France, premier modèle, même si celle-ci a eu du mal à passer à la postérité, ce qui ne sera pas le cas de l’Histoire Universelle de d’Aubigné (1552-1630). A cela s’ajoute la publication de mémoires ou de notes diplomatiques de quelques hommes politiques comme Sully (1560-1641), Jeannin (1540-1622) et Henri IV lui-même, preuve supplémentaire qu’à cette époque également histoire et littérature étaient très intimement liées.

Enfin on ne peut pas éviter de parler de trois hommes qui ont écrit avec pour seul but de consigner le résultat de leurs recherches scientifiques, à savoir le chirurgien Ambroise Paré (1517-1590), Bernard Palissy (1510-1590) et Olivier de Serres (1539-1619), l’auteur du théâtre d’Agriculture. Quant aux poètes, ils se signalent surtout par des poésies simples et des versifications compliquées.  Parmi ceux-ci nous en citerons un, Jean Marot (1463-2523), surtout célèbre parce qu’il est le père de Clément Marot qui s’élève au dessus de tout le monde dans ses meilleures poésies, ce que n’avait pas manqué de remarquer François 1er qui était à la fois un admirateur et un fidèle soutien.

C’est à ce moment que quelques poètes s’associèrent pour tenter de renouveler et enrichir la poésie française par l’imitation de l’Antiquité. En 1549 paraît le manifeste de l’école nouvelle la Brigade puis la Pléiade avec la Défense et Illustration de la langue française.  Ce livre ô combien célèbre voyait Joachim du Bellay y défendre la langue française contre le reproche de pauvreté qui lui était fait.  La Pléiade va former des mots composés en français à l’imitation des mots grecs ou latins du même genre, mais aussi permettre d’exprimer comme les  poètes antiques les idées et les sentiments les plus élevés.

Ainsi on verra naître l’ode, le sonnet, l’élégie, l’églogue et avec l’épopée, la tragédie et la comédie. On n’a pas besoin de citer les noms car tout le monde les connaît, à commencer par le plus brillant d’entre eux, Ronsard (1524-1585), mais aussi du Bellay (1522-1560) sans oublier Belleau (1528-1577), Pontus de Thyard (1521-1605) et le fondateur de notre tragédie, tout à fait dans le goût de Sénèque, Jodelle (1532-1573). Tous les autres poètes se rattacheront à la Pléiade dont on dit qu’elle a en quelque sorte décidé de l’avenir de la poésie française.

Michel Escatafal

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