François Rabelais est né à Chinon entre 1483 et 1495 et mort en 1553 ou 1554. Comme nous pouvons le constater, plusieurs parties de sa vie sont encore obscures, mais en revanche nous savons qu’il est entré dans les ordres et qu’il s'y concilia des amitiés et des protections illustres, qu’il voyagea beaucoup en France et jusqu’en Italie à Rome, avec le cardinal Jean du Bellay, et plus encore qu’il a énormément étudié. Cela lui a permis d’amasser à peu près toutes les connaissances qu’il était possible d’acquérir de son temps.
Il a même exercé la médecine avec éclat, mais surtout au milieu de tant d’occupations il a trouvé le moyen de rédiger le grand ouvrage qui l’a immortalisé, avec le premier livre de Pantagruel publié en 1532, et la Vie de Gargantua, père de Pantagruel en 1535. L’ouvrage complet comprend cinq livres, mais on n’est pas certain que le cinquième qui parut une dizaine d’années après sa mort soit de lui.
L’histoire de ses gigantesques héros, autour desquels il groupe des personnages divers qu’il désigne souvent par des noms grecs à signification symbolique, n’est qu’un prétexte qui permet à Rabelais sous le voile d’allégories bouffonnes de passer en revue les erreurs et les abus de son époque. Son œuvre est marquée à la fois par la prodigalité et l’exubérance, mais aussi par un comique parfois grossier, et qui touche au grotesque. Par contraste, dans les enseignements qui ressortent de son œuvre on trouve beaucoup de pondération et de sagesse.
En résumé, l’œuvre de Rabelais présente un assemblage curieux des qualités les plus diverses et les plus opposées que l’on puisse trouver. Il passera à la postérité comme un esprit joyeux et raisonnable, ouvert aux plus nobles jouissances, sans dédaigner les plaisirs les plus vulgaires ce qui a pu choquer les âmes délicates. Malgré tout il sera toujours respectueux des vérités les plus générales de la philosophie et de la religion, mais surtout son esprit l’incite à penser que la sagesse consiste à suivre la nature sans jamais la contrarier.
Michel Escatafal