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Jean-Baptiste Rousseau, poète à l'humeur satirique et mordante

littérature,histoireNé à Paris le 6 avril 1670, Jean-Baptiste Rousseau était le fils d’un cordonnier, condition dont il rougissait volontiers bien que son père ait pu lui donner une bonne éducation (collège Louis le Grand chez les Jésuites). Il se fit d’abord connaître par des poésies légères et par des poésies religieuses, et donna sans succès quelques comédies au théâtre, ce qu’il attribua à des cabales montées par ses nombreux détracteurs. En effet sa vanité et son humeur à la fois satirique et mordante lui attirèrent bien des ennemis, et à la suite d’un procès en diffamation, sur les conclusions duquel certains discutent encore de nos jours, le poète dut s’exiler (1712).

Auparavant il avait refusé un emploi de directeur des fermes que lui avait proposé son mécène, le directeur des finances Hilaire Rouillé du Coudray, parce qu’il estimait que cet emploi n’était pas compatible avec la nécessaire indépendance d’un homme de lettres. En revanche il ne refusa pas les faveurs de puissants protecteurs à l'étranger, le comte du Luc, ambassadeur de France en Suisse, et le prince Eugène à Vienne. Il n’en passa pas moins ses dernières années dans la misère, après avoir une première fois refusé (1717), puis s’être vu refuser (1737), des lettres de rappel, qu’il était allé cette seconde fois solliciter lui-même subrepticement à Paris. Il mourut à Bruxelles le 17 mars 1741.

Les épîtres de J.B. Rousseau sont médiocres et ses allégories sans intérêt. On a trop vanté ses épigrammes qui sont souvent moins légères qu’on ne le souhaiterait, certains disant même qu’elles sont obscènes. En revanche ses quatre livres d’odes et ses cantates ont autrefois passé pour des modèles, quoique toute cette poésie lyrique manque d’originalité dans les développements, mais aussi de couleur dans les tours et dans le vocabulaire. On peut même douter de la sincérité des sentiments qu’elle exprime. Néanmoins son habileté dans la versification lui attira la protection de Boileau, lequel considérait J. B. Rousseau comme le seul auteur capable de continuer la manière classique.

Sur le plan de la postérité, ce qui restera surtout de l’œuvre de Jean-Baptiste Rousseau, c’est sans doute l’ode tirée du cantique d’Ezéchias (Odes livre 1, ode X), morceau le plus touchant qu’il ait fait. Ce cantique a été souvent traduit, avant comme après Rousseau, mais nul n’a su s’approprier à ce point le sentiment qui remplit le texte, ni trouver comme lui cette facile harmonie et cette belle langue de la douleur, pour paraphraser Eugène Manuel dans l’édition qu’il avait donnée des Œuvres lyriques de Rousseau (1852).

Michel Escatafal

Commentaires

  • Je vous complimente pour votre paragraphe. c'est un vrai exercice d'écriture. Continuez .

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