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Varron : le plus savant des Romains

Varron.jpgPour les anciens, Varron fut un personnage tout aussi considérable que Cicéron, au point que ses contemporains le surnommèrent « le plus savant des Romains ». Hélas pour lui, et plus encore pour nous, il ne reste qu’une très faible partie de ses ouvrages, mais cela suffit pour montrer qu’il appartenait vraiment à cette génération qui sut encore concilier la grande culture littéraire et l’activité civique.

Varron était né à Réate (Rieti) en 116 avant J.C., dans la Sabine, le pays des vieilles mœurs, ce qui explique qu’à cette époque de révolution il conserva ses opinions républicaines. Lieutenant de Pompée dans la guerre contre les pirates puis contre Mithridate, il s’y distingua de façon à mériter la couronne rostrale. Plus tard, quand la guerre civile éclata, il combattit en Espagne dans les armées de la loi et assista à Pharsale (été 48 av. J.C.) à la ruine de son parti. Fidèle à ses idées et à ses affections, mais non irréconciliable, il se rapprocha de César, qui avait su l’attirer en le désignant pour diriger la bibliothèque publique qu’il voulait fonder. Après la mort de César (44 av. J.C.), il obtint la protection de celui qui allait devenir le premier empereur romain, Octave.

L’âge de Varron le dispensait dès lors de participer aux luttes politiques, ce qui lui permit de vivre dans ses belles villas, au milieu de ses livres jusqu’à sa mort (en 27 avant J.C.).  Cicéron qui ne jugeait point que cette abstention fût une désertion, le félicitait de sa sagesse : « Sachez que, depuis mon retour à Rome, je me suis réconcilié avec mes anciens amis, c’est-à-dire avec mes livres…Ils me pardonnent de les avoir quittés ; ils me rappellent à leur ancien commerce et ils me disent que vous, qui ne l’avez pas abandonné, vous avez été plus sage que moi ».

L’activité littéraire de Varron se porta sur tous les sujets, au point d’inspirer un personnage comme  Saint-Augustin (354-430), mais s’appliqua de préférence aux questions d’archéologie nationale. Dans le nombre presque incroyable de ses ouvrages (600 environ), les plus importants furent les Antiquités divines et humaines, traité de théologie et d’histoire romaine, mais aussi une sorte d’encyclopédie qu’il a intitulé Disciplines, et qui développe le programme des matières alors enseignées dans les écoles.  A cela s’ajoutent des Commentaires sur Plaute et les Origines de la scène, ainsi que la Théologie tripartite, c’est-à-dire politique(les dieux de la cité), poétique (les dieux des légendes), et philosophiques (les dieux des philosophes et des savants).

 On n’oubliera pas non plus les Satires Ménipées écrites en prose et en vers, et qui traitaient de tous les sujets de la vie courante, de la littérature, de la philosophie, de l’art et même de politique, plus des dialogues philosophiques et historiques (Logistorici), un traité sur la Langue latine dédié à Cicéron, et un autre sur l’Agriculture. Presque tout a disparu, et en dehors de quelques fragments, nous n’avons de Varron que cinq livres de son traité sur la Langue latine, et seul  le livre de l’Agriculture nous est arrivé à peu près complet. 

Michel Escatafal

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