Grand admirateur de Ronsard qu’il considérait comme l’égal des plus grands avec ses « sonnets qui prennent leur vol jusques au ciel », Etienne Pasquier est né à Paris en 1529. Avocat au Parlement de Paris, il se fit connaître par une sorte de dialogue en prose sur l’amour, à la fois subtil et pédantesque, le Monophile, et grâce à plusieurs recueils de vers français et latins. Ensuite il commença à publier en 1560 ses Recherches de la France, auxquelles il ne cessa jamais de travailler. A ce propos aucune des éditions des Recherches de la France publiées du vivant de Pasquier n’est complète, mais aucune des éditions publiées après sa mort n’est entièrement satisfaisante, au point de vue soit de la division des matières, soit de la constitution du texte.
Néanmoins cet ouvrage devenu célèbre est remarquable par la sûreté et l’abondance des renseignements qu’il contient sur l’histoire politique, administrative et littéraire de notre pays. A cela s’ajoutent les sentiments qui l’animent et l’amour des lettres dans les chapitres qui traitent de notre langue et de notre poésie, sans oublier l’amour de la patrie qui ressort dans tout le cours du livre. C’est par là que les Recherches méritent d’être mises à part entre tous les ouvrages que l’érudition produisit à cette époque, et qu’Etienne Pasquier a pu revendiquer sa place parmi les écrivains.
Comme avocat, Pasquier défendit l’Université de Paris contre les Jésuites. Il publia son plaidoyer contre l’ordre en 1594, puis un long pamphlet, le Catéchisme des Jésuites en 1602, plus quelques opuscules politiques. Enfin il faut citer aussi son Interprétation des Institutes de Justinien , œuvre dictée à son petit-fils et à son gendre alors qu’il était âgé de quatre-vingts ans, mais aussi des Lettres, dont la plus grande partie fut publiée avant sa mort en 1615.
Michel Escatafal
Commentaires
Il eut lui aussi un rôle important pendant les guerres de religion. C'était une sorte d'écrivain politique