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La vie de Virgile

littérature romaine,poésieVirgile fut-il le fils d’un artisan ou d’un laboureur ? Personne ne le sait. En revanche on est certain qu’il naquit dans un village, à Andes (aujourd'hui Pietole) près de Mantoue, en 70 avant notre ère, et qu’il passa sa première enfance aux champs. Dans le tableau qu’il trace lui-même du petit domaine paternel, « cet humble coin, entouré d’un côté par des roches mises à nu par les pluies, de l’autre par un marécage où poussent les joncs, la haie en fleurs, le Mincio aux détours sinueux, les abeilles qui bourdonnent dans la ruche et les tourterelles qui roucoulent au colombier », dans tout cela, on retrouve l’empreinte de ces souvenirs d’enfance, toujours si frais et si présents aux âmes poétiques. La famille de Virgile avait sûrement quelque aisance, et l’enfant dut beaucoup promettre, car on lui fit faire des études très complètes. Vers sa septième année il vint à Crémone, puis il se rendit à Naples, Milan et enfin Rome.

Depuis les bancs de l’école il garda au cœur l’amour de la terre, mais le futur poète s’éprit de goût pour les sciences naturelles, la médecine et la physique. En fait, à sa façon, il préparait déjà les matériaux pour ses Géorgiques. Il eut alors des maîtres qu’il aima et qui l’aimèrent, l’épicurien Siron, le grammairien-poète Parthénius. La grande poésie de Lucrèce, plus sans doute que les enseignements de Siron, semble un moment l’avoir attiré vers l’épicurisme. Toutefois  Virgile ne s’est en réalité attaché à aucun système philosophique et, assez tôt désabusé des orgueilleuses spéculations, il en vint, sinon à croire aux anciennes divinités, du moins à respecter leur culte.

De retour à Mantoue dans ce milieu qui lui était cher, tout plein de la lecture des poètes favoris, il composa vers sa vingt-cinquième année des vers qui se répandirent dans la province, et attirèrent sur lui l’attention du gouverneur, Assinius Pollion (76 av. J.C.-4 de notre ère). La grande affaire pour les poètes latins avait toujours été d’introduire dans leur patrie un genre nouveau de poésie grecque : nul n’avait touché jusque-là à cette poésie pastorale, dont Théocrite avait révélé la surprenante fraîcheur aux Alexandrins raffinés. Pollion aurait indiqué cette source à Virgile, il faut parler au conditionnel, mais ce qui est certain, c’est que le poète avait écrit trois églogues et que sa réputation était allée jusqu’à Rome, lorsqu’après la bataille de Philippes (42 av. J.C.) les triumvirs distribuèrent des terres aux vétérans vainqueurs des meurtriers de César (Brutus et Cassius).

Crémone avait été du parti de Brutus : les habitants de son territoire durent quitter leurs biens, mais les soldats, mécontents de leurs lots, envahirent les terres des Mantouans, et Virgile et son père furent chassés de leur domaine par un centurion. A peine la protection de Pollion avait-elle fait obtenir au poète la restitution de son patrimoine, que la guerre de Pérouse éclata (41 à 40 av. J.C.). Pollion compromis dans le parti d’Antoine, devint impuissant à défendre son protégé, et encore une fois Virgile fut obligé de s’enfuir de sa maison, allant chercher asile chez Siron, son ancien maître.

Cela dit, une fois refermée l’ère des guerres civiles par Octave, la renommée de Virgile n’en finissait plus de grandir. Il s’était lié avec Alfénus Varus, qui l’avait fait admettre dans l’intimité de Mécène. Ses Bucoliques achevées, il quitta donc son pays que lui avaient gâté tant de scènes de violence, et vint à Rome où l’attiraient des amis, des patrons puissants, et plus que tout son goût pour l’étude, laquelle lui prenait une grande partie de son temps. Malgré ce savoir nouveau et de plus en plus complet, il allait avoir quelque mal à s’imposer, lui le rustique mal habillé et à la conversation plutôt embarrassée comme le dépeint Horace,  dans les sociétés raffinées et délicates de la grande ville. Cela ne l’empêcha point d’écrire les Georgiques sur une suggestion de Mécène, une grande œuvre sur laquelle il travailla sept années, et qui allait le mettre en possession de la gloire.

Ce fut sans doute le motif pour lequel Auguste, averti par l’admiration populaire qui entourait Virgile, ému aussi sans doute par l’inspiration profondément religieuse et patriotique des Georgiques, lui demanda d’écrire une épopée qui glorifierait les destinées du peuple romain et de la famille des Julia. Cette œuvre allait s’appeler l’Enéide, et il lui donna dix ans de sa vie, y travaillant dans sa maison du Pausilippe (près de Naples), où il pouvait échapper beaucoup plus facilement qu’à Rome à l’enthousiasme de la foule, une foule qui attendait avec une grande impatience chaque nouveau passage de l’épopée. L’empereur lui-même n’était pas le moins attentif au suivi de l’oeuvre, voulant toujours être le premier à en voir les parties achevées. Octavie elle-même (sœur d’Octave Auguste) s’était évanouie quand Virgile avait lu devant elle les vers si pathétiques sur la mort de son fils Marcellus (Enéide chantVI).

Virgile cependant, totalement épris de son œuvre, lui sacrifia tout y compris son repos et in fine sa santé. Il voulut aller voir « les lieux où fut Troie » et partit pour l’Orient, après avoir été salué par le poétique adieu de son ami Horace (Odes). A Athènes il trouva Auguste, qui insista pour le ramener en Italie. Hélas, en visitant Mégare, Virgile fut pris de fièvre et le voyage en mer ne fit qu’augmenter sa fatigue, et à peine arrivé à Brindes, il y mourut (19 av. J.C.). Son Enéide, pour laquelle il mit tant de soins, restait inachevée. Son dernier vœu fut qu’on brulât cette œuvre qu’il jugeait imparfaite. Heureusement, sur le désir exprimé par Auguste, les exécuteurs testamentaires, Varius et Tucca, violèrent pieusement ce vœu d’un mourant, et le poème parut, après la mort de Virgile, et avec seulement quelques très légers remaniements. Ouf, rien que pour cela Octave méritait bien de s’appeler  Auguste !

Michel Escatafal

Commentaires

  • allors c tres interesent, mais est ce que vous pouver ecrire encors des detail sur ces voyage cher qui il a vecu et comment il a u des idee aussi importante er aussi ci il et fier brf c galere

  • Je vous applaudis pour votre paragraphe. c'est un vrai boulot d'écriture. Poursuivez .

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